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Le soleil était là
24 mai 2005

Madrid...la fin d'une histoire, le début d'une autre

photomadrid1_079

Aujourd’hui, il fait beau, il est parti.

Fin septembre 2003

Je suis à Madrid, j’ai finalement choisi de le suivre quoiqu’il se passe, ici dans cette ville inconnue, je le rassure, et moi j’y crois encore. Cette relation ne tient plus qu’à ça : se rassurer.

Je fais ma licence de LEA à l’institut français de Madrid. Je ne suis pas épanoui mais bon je suis ici. Je n’aime pas cette ville, je ne sais pas ce que j’aime.

En octobre nos regards se croisent, dans la « nuevas croissanteries », il est 10 heures je déjeune avant d’aller à l’institut. Lui, il est là assis à l’autre bout du comptoir, et puis il me fixe, ça me gêne, son regard est effrayant, ses yeux sont magnifiques, il n’est pas d’ici j’en suis certain, j’hésite à aller vers lui, je sors.

Je le recroise parfois et cela pendant 2 mois, puis plus rien. Jusqu’à ce mercredi 25 février.

Ma relation avec Fred est désormais caduque, je me lance on se croise une première fois puis à la seconde je l’interpelle ; « como te llamas ? ». Je lui raconte que je l’avais remarqué et que nous nous étions croisés à quelques reprises. Il ne se souvient pas. Nous passons la journée ensemble, nous marchons dans la ville…je me sens bien, j’oublie Fred, j’en ai besoin. Il s’appelle Juan, ça fait trois ans qu’il a quitté Buenos Aires. Je ne sais pas trop ce qui se passe, il m’embrasse, je me sens bien. En fin d’après midi on se sépare.

Je rentre, je n’ai pas encore intégré mon nouveau studio. J’ai décidé de vivre seul. Pff foutaise, j’ai trouvé ce studio car il est à deux pas de celui de Fred et je n’ai pas trouvé d’appartement en colocation. Alors je me dis que je me sens bien dans mon studio, seul, ce n’est pas entièrement faux. Mais mes démons sont encore là. J’habite désormais au 31 calle Corredera Alta de San Pablo, appartement 3b. Juan arrive au bon moment. Il me rassure.

Le samedi suivant, nous discutons de notre relation, je me sens prêt, je ne veux plus nier, je ne veux plus espérer dans le vide, je suis épuisé. Il me demande si je l’ai trompé depuis notre arrivée à Madrid.

« Non je ne t’ai pas trompé, en revanche j’ai rencontré quelqu’un, avec qui ça passe bien. C’est plus amical qu’autre chose. Tu ne m’apportes plus ce que je recherche, tu ne fais plus attention à moi, tu ne me donnes plus de tendresse, plus d’affection, je suis d’accord ça ne sert plus à rien. »

Enfin j’accepte l’inévitable, j’ouvre les yeux, lui et moi c’est fini mais on restera en bons termes.

Quand je l’ai connu il n’avait que 15 ans et moi 18, il a maintenant 20 ans et moi 23. Jeunesse perdue ?

24 avril, j’écoute Ute Lemper, une chanteuse allemande… a Juan le gustan mucho las canciones alemanas !

Fred vient de passer, il rejoint Arturo, un guatémaltèque qu’il a rencontré grâce à moi, un ami de Juan…c’est étrange ce qui s’est passé, j’avoue que la situation n’est pas banale, mais quand je pense que ce mec touche le mien, c’est difficile…

Je suis à court d’idées…je vais descendre essayer de trouver quelque chose…la rue regorge toujours d’une tonne de choses. Rien je remonte avec une bouteille de bière, des Ruffles york’eso…il me rejoindra vers 23h30 après sa séance photo. Juan est photographe.

26 mars, 1h du matin, je suis chez moi, Juan est là, il examine des diapositives, pour son travail. Je suis là je le regarde faire de drôles de moues, je suis complètement charmé…Il aimerait devenir européen, il pense donc à se marier, pour cela deux de ses amies espagnoles sont partantes. Ça fait trois ans qu’il est à Madrid. Je peux comprendre pourquoi il a eu envie de quitter son pays mais je ne comprends pas pourquoi il n’y est jamais retourné depuis…que s’est-il passé là-bas ?peut-être rien, c’est moi qui me fais des idées, mais j’adore ça, ça donne un piment…

J’ai passé la fin d’après midi avec Anthony, par moment je ressentais une sorte d’attirance pour lui, j’imaginais des choses, bref rien d’important…mais ça m’a plut.

J’aime mon quartier, je m’y sens bien, je le connais par cœur, ces rues, ces têtes familières… l’Espagne est le pays du jamon jamon…Juan trouve les espagnols plutôt brutes, un peu barbares dans leur genre.

Demain vendredi, le temps passe si vite…je ne fais rien de mes journées, mais le temps me manque pourtant pour tout ce dont j’ai envie de faire….j’ai envie de tant de choses, je n’en réalise aucune…le temps passe et je regrette, j’ai envie et finalement je ne fais rien…comme toujours.

J’ai pensé quelque chose d’artistique ces derniers jours, j’ai besoin des bouchons blancs en plastique que l’on trouve sur les briques de jus ou de lait… j’ai pensé aussi aux bouchons d’huile d’olive…les bouchons verts en plastiques…j’y crois vraiment…

Il a terminé.

On met un CD, « Ou vont les fleurs »...Marlène Dietrich…mais où vont tous les soldats du temps qui passe, mais où sont tous les soldats du temps passé ? Quand saurons-nous un jour ?

Pauvre tombe de l’oubli, les fleurs les ont envahies…qui peut dire où vont les fleurs du temps qui passe ?

Where have all the flowers gone?

La confusion.

La confusion des sentiments.

Les sentiments, c’est chiant, j’aime les trucs chiants, quand j’aime quelqu’un, ami, ou amour, je ne gère plus.

Avec un ami je suis proche de l’amour.

Ces derniers temps les sentiments se mélangent. J’ai rencontré Juan, je l’aime beaucoup, ça fait un mois, il est dans ma vie. Je lui dis « je t’aime ». Fred, je l’aime, mais c’est fini entre nous. Lui m’aime aussi mais c’est fini pour lui aussi, on ne se dit plus je t’aime…quand on se retrouve seul comme cet après midi, une force nous relie, et finalement on baise, et c’est bon. Une sorte d’attirance incontrôlable. Notre relation, j’en sais rien, on se dit qu’un jour on va se retrouver. On a besoin de ces choses étranges, finalement je crois que nous sommes en plein dans un jeu de : on se redécouvre…si on se remet ensemble, on se gâche. Après tout cette relation qui aux yeux des autres semble malsaine nous fait un bien fou.

Les sentiments je ne les gère pas…avec mes amis c’est pareil, ces relations amicales arrivent toujours au même résultat : ça casse parce que le pas est franchi entre l’amitié et l’amour…

Thé

Avec juan

Il est jaloux

J’en ai marre d’être indécis. Depuis 4 ans je suis incapable de prendre une décision concernant mon avenir.

J’ai le sentiment d’être gâché, mais je n’ai encore jamais rien fait pour m’en sortir.

Aujourd’hui 2O avril, il fait beau, je réalise à quel point Fred se moquait de moi.

Pierre et Nicole 26 avril. Tous les deux ils sont beaux. L’harmonie…de quoi rendre jaloux.

J’ai complètement zappé, ils m’avaient invité à déjeuner avec eux. Je passe finalement prendre le café. Nous discutons…je frustre une fois de plus Nicole. Elle aimerait que je lui raconte plus, que je reste moins silencieux…nous avons finalement passé une large partie de l’après midi ensemble, d’abord au temple de Debod puis ensuite dans un café de mon quartier où j’ai l’habitude d’aller, sur la place 2 de mayo, qui symbolise la résistance du peuple espagnol aux troupes napoléoniennes.

Les beaux jours sont revenus, le ciel est beau. Ce lundi 26 avril, le soleil était au beau fixe. Madrid est une ville très agréable à vivre, à échelle humaine. Je m’y plais.

Entre Juan et moi c’est désormais sérieux. Je l’aime, il m’aime, je ne pourrai plus me passer de lui. Mais j’ai peur car cette vie qui se propose à moi suscite un tas de choses nouvelles, bref une vie totalement différente, l’indépendance totale. Si je choisis de rester à Madrid avec lui, il me faudra me lancer, me lancer vraiment et assumer ce choix.

En bas de mon immeuble, on chante des chansons qui me rappellent notre passé à moi et à Fred, je ne pourrais jamais m’en défaire, je l’aime.

Quand je suis seul, je n’arrive pas à m’endormir, ou sinon je m’endors, je fais un de ces rêves étranges et qui déstabilise complètement, j’allume la lumière, m’allume une cigarette.

Quand je suis avec quelqu’un, je ferme les yeux, pense et m’endors. Je me sens mal seul…

Aujourd’hui c’est le 18 juin, il fait une chaleur terrible. L’air chaud entre dans mes poumons, parfois j’ai la tête qui tourne.

Samedi Dimanche 24-25 juillet.

Il est 5 heures du matin, je décide d’appeler Fred, il me propose de passer fumer un joint, j’y vais…

J’avais tellement envie de passer un moment seul avec lui. Durant près de 5 heures, nous restons ensemble, on discute, je suis complètement attiré par lui et je crois sentir que cette impression est réciproque, finalement il ne se passe rien. On regarde un film, « la cité de la peur », nous rions, nous sommes défoncés. J’ai vraiment besoin de ce mec. Les gens pensent en général, qu’on finira par se remettre ensemble…moi je dis non…mais c’est vrai, entre nous c’est chimique.

Mes yeux sont ouverts

Mais je vois trouble

Je ne sais pas comment faire

Pour voir (un peu) plus clair

Je me laisse emporter

J’aimerais me réveiller

Oublier le passé,

Et enfin me lancer

Et concrétiser

Je………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………...

Tu ……………………………………………………………………………………………..

Nous…………………………………………………………………………………………...

Alors là c’est un peu le trou, le gouffre, j’exagère peut-être mais disons que je me sens particulièrement mal…bref j’essaie de penser à l’avenir, il me sourira.

Il fait toujours aussi chaud à Madrid. Le soleil est toujours là.

Nous sommes le 4 août, l’été passe décidément très vite…dans moins d’un mois et demi je rentre en France.

Je repars frustré, je laisse Juan derrière moi. Je n’arrive pas à m’imaginer sans lui, me réveiller sans lui, marcher dans la rue sans lui, ne plus sentir ses lèvres. Ses yeux son regard moqueur et charmeur à la fois.

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Commentaires
Le soleil était là
  • Cette histoire est celle d’un garçon un peu paumé, qui jamais n’a su prendre les bonnes décisions, qui a toujours eu le don de se mettre dans des situations dont il ne voyait jamais l’issue. Un garçon sensible qui s’est toujours laissé submerger par son ma
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